Mythologie {s}

Les Moires

Depuis des millénaires, leurs doigts tracent dans les nuits sans étoiles des lignes folles et des éclairs, des chants secrets sans équilibre, des ombres pour des forêts sans nom. Dans ces constellations, des vagues de silence semblent à peine troublées par un doux murmure qui caresse leurs lèvres asséchées. Leurs yeux ont dans le bleu des nuits imaginées, dénuées de rêves et de lendemains.

Il fut un temps pourtant où leurs poitrines tremblaient encore. A cette époque qui n’effleure même plus les abords de leurs rêves, un mot, un nom, pouvait encore se planter dans leurs coeurs comme un pieu, comme un arbre. Mais aujourd’hui, leurs nerfs sont tels les racines de ce chêne misérable, secs et froids comme une lame.

Et du fond de leur forêt, abandonnées à leur éternité, les Moires déroulent la vie des hommes sous leurs mains insensées et de la laine n’éprouvent jamais la caresse. Parfois, alors que l’on croit avoir entendu le craquement d’une branche morte envahir la forêt de son cri déchirant, Atropos lâche l’extrémité naissante du fil et resserre ses doigts sur le manche du couteau.

La nuit retient son souffle et le ciel, lentement, acquiesce en inclinant sa tête ronde et blanche jusqu’aux bords de l’univers.

Androgyne

A une époque qui échappe à notre souvenir, notre nature était bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui.

Aux côtés des hommes et des femmes existait une troisième espèce composée des deux autres. Aujourd’hui disparue, seul son nom a survécu. Un nom que l’on ne prononce pas.

Valkyries

Le soleil s’était-il levé ? Ce jour avait-il connu une aube ? Il lui semblait que non. Il avait l’impression que ce jour avait toujours existé, que rien ne le précédait. En ouvrant les yeux, il avait été brutalement aveuglé par une lumière froide, aiguë, une lumière qui n’avait pas été réchauffée par l’atmosphère protectrice de la terre mais qui avait traversé l’univers depuis ses origines et dans toute sa violente pureté pour le frapper lui, en pleine tête. L’immensité sidérale du temps s’était concentrée en un point unique et inerte : cette journée, cette seconde où il ouvrait les yeux et où tout son être s’évanouissait dans le vide du monde, dans la négation de l’esprit, dans la mort de l’âme.

Devant lui, s’étalait un champ de ruines, de cendres et d’oubli. Un silence immense régnait et gouvernait l’horizon. La poussière immuable d’un monde recouvrait tout de son voile de mort. Tout, les hommes, les bêtes, les arbres, l’espoir. Et, plus que tout, son coeur à lui se retrouvait pétrifié, desséché, stupide. Il le savait, la lumière du soleil n’offrirait plus ni couleur ni chaleur à ce monde.
Face à cette désolation, à cet anéantissement de tout ce qui avait été beau, pur et divin, ne restait au-dessus du vide qu’une seule question infinie et absurde : pourquoi ? pourquoi tout cela était-il arrivé ?

Méduse

Comment oublier ce que Poséidon lui a fait subir ? Et comment oublier le rire diabolique d’Athena ? Partout où elle se rend, Méduse sent le regard méprisant des autres la transpercer comme autant de flèches empoisonnées. Son corps la dégoûte. Ses mains, ses bras, sa poitrine, son visage, sa bouche ou ses yeux, chaque infime partie de son corps lui donne de violentes nausées et elle entend encore résonner le bruit de ses doigts essayant vainement de s’agripper, de griffer ou de frapper son assaillant.

Alors elle ferme les yeux et se promet au fond d’elle-même qu’elle n’aura de repos avant d’avoir vengé son honneur et d’avoir assassiné chaque homme qui croisera son regard. Son seul plaisir naîtra dans l’agonie de ceux qui s’éprendront d’elle, dans le dernier râle, dans la dernière lueur de vie qu’elle regardera avec volupté s’éteindre dans les yeux de ses amants. C’est dans la promiscuité de la Mort qu’elle goûtera à nouveau les spasmes de la jouissance et de la Vie. De cela, elle se faisait la promesse. Oeil pour oeil, dent pour dent.

Echo et Narcisse

OLIVIER RAMONTEU

Photographe professionnel et portraitiste depuis plus de dix ans, je réalise des portraits et des reportages pour des entreprises de toute la France. Je suis basé à Lyon, mais travaille avec de nombreux clients à Paris et à Genève.

En complément de mon activité principale de photographe d'entreprise, je propose des séances photo de portraits pour les artistes (musiciens, comédiens, écrivains, mannequins, etc.) ou les particuliers.

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